
Anne Nivat, reporter de guerre et lauréate du prix Albert Londres en 2000, est issue d’une famille de Haute-Savoie. Contrairement à certaines rumeurs circulant sur internet, la journaliste n’a aucune origine arabe mais est fille d’intellectuels français spécialistes de la Russie.
La question des origines d’Anne Nivat revient régulièrement sur internet, alimentée par des informations erronées. Il est temps de rétablir la vérité sur l’ascendance de cette figure emblématique du journalisme français, en s’appuyant sur des sources fiables et documentées.
Des origines françaises bien établies
Une famille d’intellectuels de Haute-Savoie
Le 18 juin 1969, Anne Louise Nivat naît dans une famille d’universitaires français à Poisy, en Haute-Savoie. Son père, Georges Nivat, né le 11 mai 1935 à Clermont-Ferrand, est un historien des idées et slavisant reconnu, professeur émérite de l’université de Genève et traducteur d’Alexandre Soljenitsyne.
Sa mère, Lucile Jonac, est professeure agrégée de russe. Cette expertise familiale dans le domaine russe explique la parfaite maîtrise de cette langue par Anne Nivat et son orientation professionnelle vers l’Europe de l’Est.
L’ascendance paternelle française
Georges Nivat, le père d’Anne, est lui-même fils de Jean Nivat (1906-1987), professeur de lettres classiques, et de Gabrielle Aubouy (1907-2000), professeure de mathématiques. Il est également le frère du chercheur en informatique Maurice Nivat et de la mathématicienne Aline Bonami, confirmant les traditions intellectuelles familiales.
Cette généalogie française remonte sur plusieurs générations, sans aucune trace d’origine arabe ou maghrébine.
La source des confusions
Des malentendus liés à sa spécialisation géographique
Les confusions sur les origines d’Anne Nivat proviennent probablement de sa spécialisation journalistique dans les zones de conflit du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Ses reportages en Afghanistan, en Irak et sa collaboration au livre “Algérienne” avec Louisette Ighilahriz en 2001 ont pu créer des amalgames.
Sa polyglottie exceptionnelle
En plus de connaître un peu l’arabe, Anne Nivat parle couramment le français, l’anglais, l’allemand, l’italien, le russe, le tchèque et le polonais. Cette dernière compétence linguistique, acquise pour ses besoins professionnels, n’indique nullement une origine ethnique particulière mais témoigne de son professionnalisme de reporter internationale.
Un parcours typiquement français
Formation à l’École française d’excellence
Son parcours académique témoigne de son héritage français : elle est diplômée de Sciences Po Paris en 1991, obtient un DEA d’études soviétiques et est-européennes en 1992, puis, sous la direction d’Hélène Carrère d’Encausse, termine un doctorat en science politique en 1996.
En 1996-1997, elle bénéficie de la prestigieuse bourse Fulbright à Harvard, récompense accordée aux meilleurs étudiants français.
Une reconnaissance nationale
En 2019, Anne Nivat est décorée de la Légion d’honneur dans les domaines culturel et médiatique, reconnaissance ultime de sa contribution au rayonnement français. Cette distinction confirme son statut de personnalité française de premier plan.
Sa carrière et ses engagements
Spécialiste reconnue de la Russie
Elle a commencé à travailler comme correspondante de Libération à Moscou en 1998 et a passé 10 ans en Russie avant de partir en 2006. Son expertise du monde russe, héritée de sa formation familiale, en fait une référence dans ce domaine.
Reporter de guerre indépendante
Ses reportages clandestins en Tchétchénie, qui lui valent le Prix Albert Londres en 2000 pour “Chienne de guerre : une femme reporter en Tchétchénie”, illustrent son courage et son professionnalisme. Sa méthode de travail privilégie l’indépendance totale, refusant tout lien salarial avec une rédaction.
Une vie privée française
Mariage avec Jean-Jacques Bourdin
Anne Nivat est mariée au journaliste Jean-Jacques Bourdin, figure emblématique de la radio française. Le couple a un fils, Louis, né en 2006. Cette union avec une personnalité médiatique française renforce l’ancrage hexagonal de la journaliste.
Engagement pour l’information en France
Depuis août 2024, elle présente le journal de 22h sur LCI le vendredi et le samedi, poursuivant ainsi son engagement pour l’information française. Son livre “Dans quelle France on vit” (2017) témoigne de son attachement à analyser la société française contemporaine.
Anne Nivat incarne l’excellence du journalisme français à l’international. Issue d’une famille d’intellectuels français de Haute-Savoie, formée dans les meilleures écoles françaises, elle a su mettre son expertise au service de l’information internationale tout en restant profondément enracinée dans ses origines françaises. Les rumeurs sur d’hypothétiques origines arabes relèvent de la désinformation et ne résistent pas à l’examen des faits documentés.